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Ainsi va la vie qui va
Ainsi va la vie qui va
16 mai 2008

Des nouvelles

Ce titre de billet semble évocateur et pourtant je peux déjà vous dire que vous vous trompez sur la nature de mon histoire de la journée.

J'étais en train de travailler lorsqu'un livre m'est tombé dans l'oeil. Il y a peu de livre dans ma courte existence qui peut avoir le mérite de se dire que j'ai accroché cette lectrice par le titre de ce que je suis. En fait, je pourrais vous dire qu'il n'y a pas de assez de livres avec un titre intéressant. Pourtant, c'est le genre de chose qui me fait livre un livre... Voilà...

Vous m'avez sûrement vu venir maintenant. Il s'agit d'un recueil de nouvelles. Je me suis dit, je vais le lire durant ma pause. Normalement, je ne vais jamais bien bien plus loin que ce 15 minutes pour me dire que ce livre ne valait pas la peine que je prenne 15 minutes de mon temps pour voir s'il était intéressant.

Ce qui est triste d'un recueil de nouvelles, c'est que quelques mois plus tard je ne me souviens jamais de la moitié du contenu du livre. On dirait que les histoires ne sont jamais assez longues pour être transferer dans ma mémoire à long terme. Je me souviens de certaines, quand même. Mais tellement peu. J'espère que celui-ci ne me fera pas cet effet.

Ce livre est vraiment une belle surprise... Voici donc une de ses nouvelles... Le titre et l'auteur suivra.

Titre de la nouvelle : Allô, c'est la Noiraude

"Je viens d'inventer une vache qui parle. Elle téléphone tout le temps à son vétérinaire.
Je l'ai appelée la Noiraude. Pas seulement à cause de sa couleur, mais à cause de ses idées, noires.
     - Qu'est-ce qui ne va pas encore, la Noiraude?
Avec la Noiraude, il y a toujours quelque chose qui ne va pas encore. Elle est vieille, elle est grosse, elle est moche, ses cornes ramollissent, ses veaux sont ingrats, en plus la Blanchette se moque d'elle. Hier elle lui a dit qu'une blanche vaut deux noires.
La Noiraude est mal dans sa peau parce qu'elle a un coeur de biche enfermé dans  une carcasse de viande de boucherie.
L'idée m'est venue à la campagne . Mon voisin, un vétérinaire, a installé à l'extérieur de sa maison une grosse sonnette de téléphone pour pouvoir l'entendre quand il travaille dans son jardin.
  Chaque fois que j'entends la sonnette, je pense à mon père. Il était médecin, et quand le 755 à Arras sonnait, c'était toujours pour lui.
  Tous les dimanches après-midi, la même cliente appelait. Elle s'ennuyait, elle broyait du noir, alors elle appelait le docteur.
  Ça doit être pareil pour les vaches. Certainement que le dimanche, dans l'Oise, il y a une vache triste qui rumine des idées noires et appelle son vétérinaire.
  Elle n'appelle pas pour dire "Bonjour docteur, comment allez-vous?", mais pour parler d'elle.
  C'est pareil pour les hommes.
  Les personnes qui appelaient mon père, ce n'était pas pour lui demander de ses nouvelles. Pourtant, il n'allait pas très bien.
  S'il buvait quarante Byrrhs par jour, c'était pas pour rien.
  Quand il soignait un client, le plus malade des deux, ce n'était pas toujours le client.
  Quand on a peur de mourir, on appelle le docteur pour qu'il vous empêche de mourir. Moi, je ne peux plus l'appeler, il est mort.
  Et quand on a peur de vivre, qui on peut appeler?"

- Jean-Louis Fournier
  Tiré de son livre : Histoires pour distraire ma psy

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Commentaires
M
Il me reste quelques nouvelles à lire et je vous le rapporte :)<br /> <br /> Il semblerait qu'il a écrit quelques autres livres et les titres semblent aussi intéressants. Je vais sûrement m'y mettre par la suite!<br /> <br /> Mica
J
Ah! Pis v'là que je me repète!!!
J
Ça me plait aussi... mais je peux patienter... ;-))
J
Interessant, en effet!
C
Ça me plaît, ça me plaît. J'aime lire des nouvelles. <br /> Je note le titre. Je vais le réserver.<br /> Ne répends pas trop la nouvelle, hein, je ne voudrais pas l'avoir que dans la semaine des quatre jeudis.
Ainsi va la vie qui va
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